jeudi 30 janvier 2020

Poivre de Kampot et Crabes de Kep

Nous sommes à Kâmpôt depuis hier après-midi. Ce matin nous louons un scooter et commençons par visiter la maison Farmalink qui travaille en partenariat avec 120 familles de producteurs locaux de poivre.
Le poivre de Kampot réputé dans le monde entier bénéficie d'une Indication Géographique Protégée depuis 2016.
Dans l'atelier un processus de traitement spécifique au poivre de Kampot est réalisé quotidiennement : lavage, stérilisation, séchage au soleil et tri manuel ultra sélectif. Chaque grain de poivre est trié à la main et en fonction du calibre ou de la couleur les grains non conformes sont mis de côté.
Après la visite nous avons droit à une dégustation avec des explications très complètes sur les différents poivres et leur traitement dont voici les détails :


Le Poivre Noir est issu des grains de première maturité, lorsque leur couleur verte se jaunit légèrement. Les grains sont alors séchés au soleil pendant plusieurs jours jusqu'à une complète fermentation qui lui donnera sa couleur noire. Il développe des arômes forts et délicats.

Le poivre rouge se récolte lorsque les grains sont arrivés à pleine maturité, d’une couleur rouge vif. Récolté grain par grain à la main sur les grappes de poivres, en sélectionnant uniquement les grains rouges. Très peu de poivre au monde sont cueillis selon cette technique manuelle très ardue. Un raffinage naturel issu d'une technique ancestrale et gardée secrète est nécessaire pour stabiliser sa couleur et son goût unique. Il développe de puissants arômes fruités.

Le poivre blanc est issu des grains à pleine maturité (rouge vif) duquel est extrait naturellement l’enveloppe externe en le plongeant dans l’eau après récolte. A ne pas confondre avec les poivres blancs classiques du marché, qui sont issus des grains de première maturité et traités avec des procédés chimiques pour leur donner leur couleur très blanche uniforme. Il développe un bouquet puissant et des arômes délicats.

La dégustation se termine par une pincée de sucre de fleur de palmier, très doux qui ressemble carrément à un bonbon tant il est parfumé pour adoucir notre palais après tout ce poivre !










Nous partons ensuite en direction de Kep en bord de mer où se déguste le célèbre crabe cuisiné au poivre de Kampot. Journée gustative !
Sur la route nous passons devant des marais salants. Ici le sel est cultivé et raffiné selon la méthode de Guérande, encore un petit bout de France au Cambodge !
Nous arrivons au marché aux crabes et observons dans un premier temps. des nasses sont immergées à une dizaine de mètre du bord, des crabes cuisent dans des woks, beaucoup de monde, des barbecues sur lesquels grillent des calmars, des poissons ou des grosses crevettes.
Nous demandons à manger ces fameux crabes, un jeune homme va alors chercher une nasse, la remonte sur le quai, les crabes sont extraits de la nasse, déposés dans un panier (1 kg pour 2 personnes), ils rejoignent ensuite directement le wok où ils sont cuisinés avec du poivre vert de Kâmpôt et 10 mn plus tard nous nous léchons les babines et les doigts tellement l'ensemble est délicieux. Super expérience !






















Retour sur Kampot en passant par des champs de canne à sucre. J'ai enfin gouté au jus de canne et j'ai adoré ! 
Puis fin de journée et soirée à Kampot










mardi 28 janvier 2020

Petit déjeuner au marché Russe et visite du musée du génocide


Comme chaque jour nous commençons la journée par un petit dejeuner, aujourd'hui nous le prenons au Psar Orussei (marché Russe). Pour y arriver nous prenons l'avenue Charles de Gaulle !

Le marché Orussey est un marché gigantesque sur lequel de nombreuses personnes et entreprises de tout le Cambodge viennent acheter en gros. Peu de touristes dans les allées, mais des porteurs chargés de lourds balots qui crient pour qu’on leur laisse le passage. On trouve TOUT ici : denrées alimentaires, condiments, équipement de cuisine, vêtements, jouets, pièces pour voitures et motos, etc.

Le marché est divisé en plusieurs parties, matériel de cuisine, quincaillerie, espace pour pièces de véhicules, jouets, vêtements, etc. Une zone au milieu sert de la nourriture dans de petits stands. La nourriture est fraîche, correcte et très bon marché.












Depuis que nous sommes au Cambodge nous avons lu et entendu beaucoup de choses sur le régime totalitaire des Khmers rouges, aujourd'hui nous décidons de visiter le musée du génocide de Tuol Sleng également appelé S 21 pour mieux comprendre l'histoire de ce pays.


Au matin du avril 1975, les troupes khmères rouges entrent dans Phnom Penh. Sous les applaudissements de la population vouant une haine absolue aux américains qui bombardent leur pays depuis de longs mois. Dans l'après-midi, l'ordre d'évacuation de la capitale est donné. Polpot vide les villes et envoie toute la population dans les campagnes. Il crée un système social qui met l'ensemble de la population dans une situation proche de l'esclavage, toute forme d'activité étant théoriquement décidée par l'Angkar (l'organisation) et soumise à son contrôle. Progressivement, des repas communautaires obligatoires sont instaurés dans les coopératives agricoles, ainsi que des restrictions rigoureuses sur la vie de famille. L'ensemble de la population du pays devient une main-d'œuvre corvéable à merci et non payée. Certaines catégories sociales sont considérées comme suspectes : les « intellectuels » sont parfois pourchassés en tant que tels, et doivent se débarrasser de leurs livres, voire de leurs lunettes, pour échapper aux persécutions. Des professions sont davantage visées que d'autres : la quasi-totalité des photographes de presse cambodgiens disparaît sous le régime

Le comportement individuel est soumis à des règles strictes, les démonstrations d'affection et de colère sont interdites. Les habitants des campagnes doivent assister à de longues séances d'endoctrinement politique et d'autocritique.

Les Cambodgiens peuvent être arrêtés sous le moindre prétexte, allant du vol ce qui inclut la cueillette de fruits pour échapper à la faim aux propos « subversifs », en passant par les simples manifestations d'impatience, les relations sexuelles hors mariage ou une simple origine sociale « impure ». L'usage de la torture est généralisé. Le centre de détention le plus connu est cette prison de Tuol Sleng, En tant que prison du comité central, S-21 accueille tout particulièrement les anciens cadres khmers rouges disgraciés : entre 12 000 et 20 000 personnes, dont quelque 1 200 enfants, y trouvent la mort, avec parfois plusieurs centaines d'exécutions par jour. Seules 12 personnes survivent à S-21, sauvés par leurs talents, tels que la sculpture ou la peinture. À leur arrivée en 1979, les Vietnamiens découvrent à Tuol Sleng les corps d'une cinquantaine de prisonniers, que les Khmers rouges ont exécutés avant de prendre la fuite

Les Khmers rouges sont chassés de Phnom Penh au début de l'année 1979 par l'invasion vietnamienne du Cambodge. Durant la période d'avril 1975 à janvier 1979 1,7 millions de victimes sont recensées. Pol Pot emprisonné par ses hommes en 1997 meurt l'année suivante avant d'avoir pu répondre de ses crimes.

Nous visitons l'ensemble des bâtiments où les salles de classe ont été reconverties en salle de torture, des centaines de photos de prisonniers décédés sont affichées dans chaque pièces permettant aux familles de retrouver des traces de leurs proches, des peintures représentant des scènes de violence très réalistes nous permettent d'imaginer les effets de la folie humaine












Aujourd'hui tout à l'air si paisible ...